La DAP navigue à vue et au doigt mouillé d’un garde des Sceaux obnubilé par sa notoriété et peu enclin à se relever les manches

Juin évoque l’arrivée tant attendue de la douceur de l’été et, pour certains d’entre nous, l’approche de la période estivale de congés. 

Pour l’UFAP UNSa Justice, ce moment privilégié de retour à la vraie vie, entouré de nos familles et nos proches, devrait être accessible à l’ensemble des Personnels pénitentiaires, notamment aux Personnels de surveillance exerçant en équipe, en services postés. 

En 2021, est-il encore admissible que des femmes et des hommes soient en congés d’été en avril ?!… Est-il concevable que des mères et des pères ne bénéficient pas d’une période de vacances en juillet ou en août en compagnie de leurs enfants ?!… Clairement, la réponse est NON !… 

Pour l’UFAP UNSa Justice, l’équilibre familial et personnel est une priorité. En ce sens, notre organisation syndicale exige que l’organisation du travail soit repensée afin que chaque Personnel pénitentiaire puisse légitiment bénéficier d’une période de congés d’été durant les vacances scolaires. 

Nous adressons tout notre soutien à celles et ceux qui, pendant cette période estivale, assureront la continuité du service public pénitentiaire. 

Pensons également à nos camarades qui ont été victime d’une agression et/ou de violences à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements pénitentiaires. 

En ce début d’été, nos maisons d’arrêt ne désemplissent pas, bien au contraire !… L’effet boomerang des ordonnances Belloubet du printemps 2020, dénoncé en son temps par l’UFAP UNSa Justice, est en train de se produire ! 

Avec l’arrivée des premières grosses chaleurs, ce n’est pas une bonne nouvelle pour les Personnels qui, comme toujours et avec professionnalisme, feront le métier !… Bon courage à vous !… 

Les incidents, les menaces, les violences et les agressions se multiplient. À cela s’ajoute un nouveau fléau : les attaques au mortier comme à Lille Sequedin ou encore à Valence. 

En réponse, que fait notre institution ?… 

C’est simple : elle déploie des stratégies nationales de bonnes intentions et affirme que la sécurité des Personnels et la lutte contre les violences sont une priorité de ses services !… 

L’UFAP UNSa Justice cherche la portée effective de l’action de la DAP et sa traduction pratique pour celles et ceux qui sont exposés quotidiennement à la violence de la population pénale !… 

Comment réhabiliter les détenus si nos responsables, à tous les niveaux hiérarchiques, les caressent dans le sens du poil et en font les rois de la détention ?! 

Les Personnels sont de plus en plus désabusés. C’est le cas par exemple à Arles où les Agents sont lassés du fonctionnement de la direction locale, des orientations prises en matière de gestion de la détention et de l’attitude dédaigneuse à leur égard. 

Ce n’est pas la seule difficulté de notre administration ! 

Les effectifs des Personnels Techniques, Administratifs, d’Insertion et de Probation ou en uniforme fondent comme neige au soleil. Nos hauts responsables, dans leur logique d’économie, ne veulent aucunement reconnaître qu’il y a un besoin réel et urgent de réviser l’ensemble des organigrammes des établissements et d’y inclure certaines catégories de Personnels, comme les Administratifs par exemple ! 

L’UFAP UNSa Justice revendique la création d’un observatoire permanent du suivi des effectifs qui permettrait de les ajuster en temps réel et de doter enfin la pénitentiaire d’un outil de gestion prévisionnel RH. 

Le texte concernant le respect de la dignité des conditions de détention a été discuté au dernier CTAP. Ce texte doit également amener nos dirigeants à se pencher sur la réalité de la détention et sur l’état de nos établissements. 

En effet, les Personnels, dans les petites et moyennes structures, souhaitent voir évoluer leur établissement : rénovation de leur outil de travail ou réhabilitation de la structure, encellulement individuel. Pour l’UFAP UNSa Justice, les conditions d’accueil et de prise en charge de la population pénale doivent garantir aux Personnels pénitentiaires des conditions optimales d’exercice des missions !… 

Enfermer deux à quatre détenus dans neuf mètres carrés ne s’apparente pas à de la dignité mais à de la gestion de stock qui ne facilite ni l’observation, ni la prévention des violences sous toutes ses formes, encore moins la sécurité et la réinsertion. 

Le Bracelet Anti-Rapprochement (BAR) pour éviter les violences sur conjoint ou les féminicides défraye la chronique depuis quelques temps. En aucun cas, les personnels ne doivent être rendus responsables de la mise en oeuvre d’une mesure précieuse pour la sécurité des victimes mais qui ne bénéficie pas des moyens matériels, logistiques et surtout humains nécessaires !… 

Alors OUI !… On peut émettre des voeux pieux de réinsertion, d’amendement ou de réhabilitation sociale des personnes qui sont confiées à l’administration pénitentiaire. Cela nécessite une volonté politique et des choix budgétaires forts : il faut avoir les moyens de ses ambitions, moyens humains, législatifs ou réglementaires, matériels et structurels à l’image des structures adaptées que revendique l’UFAP UNSa Justice depuis plus de 20 ans !… 

Ce n’est pas cet été, sur les plages, que nos politiques prendront des orientations budgétaires pour moderniser, rénover et sécuriser notre administration et nos prisons ! 

Jean-François FORGET
Secrétaire général

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